Brouillons, journal

(Promener sa peine) Chaton

J’attends encore de recevoir des cartes postales de villes, de régions, avec des chats.
En dehors de ma famille, personne d’autre que toi n’aurait osé, sans mon invitation, faire ainsi affront à mes goûts, manquer d’élégance dans la correspondance.
Tu m’appelais chat, chaton, et je te laissais faire ; c’était une façon comme nombre d’autres de se rappeler régulièrement nous nous autorisions ce que les convenances ne permettaient pas. Nous avions construit une relation qui n’appartenait qu’à nous, à côté de l’attendu social, en dehors même de ce que chacune de nous désirait, aimait.

Cela, ce mouvement constant vers ce qui nous dérange, ce lien dans l’inconfort et l’indéterminé, c’était si beau que je pouvais supporter, apprécier même, la présence d’une carte kitsch sur l’étagère au dessus de mon bureau.

(…)

Pour cet hommage dans la durée, commencer une collection de cartes postales de villes ou de régions, comportant des chats.
Inviter chacun.e à y contribuer, serait-ce tenter d’apaiser le manque, ou l’entretenir ? Pour moi, c’est un hommage aux liens qui se nouent hors des attentes.

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Pour Chaton, hommage au long cours (Promener sa peine)

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