Ce poids que je promène
allant en ville acheter un magazine de mode
récupérer une ou deux réservations à la bibliothèque municipale
pensant au message que j’écrirai
rentrant chez moi en transports en commun après la projection d’un documentaire
Ce qui fait que je ne me déplace pas légère
dans cette vie ordinairement mienne
puis-je avouer que je le chéris autant que j’en souffre ?
(le refus d’oublier l’exigence de faire au mieux
l’écrasante responsabilité de qui s’émancipe
la joyeuse liberté de voir des possibles partout, tout le temps
d’imaginer des émotions, sensations, superposées à celles que l’on ressent déjà en nombre
la puissance d’être aussi ailleurs, à un autre moment, en permanence
l’incapacité d’être seulement ici et nue
la fatigue, la culpabilité d’être impuissante à partager
le fardeau et la beauté.)
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Je m’étais réjouis un peu trop vite lors de mon dernier billet, car la page d’archives des textes était absente. La voici à nouveau en ligne et dans le menu de navigation du site. (Hourra !)
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Exercices de poésie pratique, François Matton
Le livre – Le blog de François Matton
La section liens des sites et blogs me manque, celle qui ne renvoyait pas vers soi ailleurs mais vers d’autres.
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offrant une portion raisonnable et rendant la monnaie (pour « chambres à part »)
je me souviens
lors de nos premières années ensemble
avoir cherché à partager
avec d’autres
hommes et femmes
un enthousiasme
un désir
une curiosité
chez toi pas assez manifestes
à mon goûtun homme
qui n’avait que
cette ardeur pour me plaire
(presque)
à qui j’avais confié
un faible puéril pour la barbe à papa
un jour avait voulu
me faire forte impression
donnant au vendeur un bon billet
là où une ou deux pièces auraient suffi :
« la plus grosse possible
s’il vous plaît ! »
à l’époque
séduite et amusée
aujourd’hui
me voilà comme le vendeur d’hier :
offrant une portion raisonnable
et rendant la monnaie
aurais-je trouvé à tes côtés
une sorte de vérité
à distance des passions passées ?
ajusté ma gourmandise
à ton appétit
en partageant ta vie ?la réponse
ne se chercherait pas
contre toi :
s’il m’a plu d’éconduire
ces débordements,
n’est-ce
comme on règle des comptes
avec soi-même ?— pour Chambres à part
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ARCHIVES
ARCHIVES – notes – souvenirs d’été 2017-2018 -
Texte pour « Désir replié » (extrait) Rajouté le texte entier sur la page Désir replié.
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C’est un ancien téléphone que l’on met en charge puis rallume, en vue de le prêter à un ami qui s’est fait voler le sien. Le déjeuner est bientôt prêt, il est prévu de fêter une date la veille, de sortir des bougies comme cela n’est jamais fait. Sans trop y prêter attention nous sommes en 2020, les cheveux roux ou les cheveux noirs, curiosité amusée puis un peu plus grave, on veut revoir le visage de l’amie qui alors est encore vivante, sa tête couronnée au dessus du journal d’appels et de ce que l’on y découvre trois ans plus tard : un appel manqué qui nous accuse, nous coupe le souffle, nous pulvérise et une douleur qui n’a plus rien de flou, d’indéfini. (L’intuition de la peine était bonne.)
Cet après-midi, impossible de faire autre chose que de remettre en ligne la page « Promener sa peine » (2021 – ), à étoffer bientôt.
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Test pour « désir replié »
Test pour désir replié, vendredi 10 Presque, bientôt. (Finaliser)
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(ARCHIVE 2019)
Extrait de la galerie (fantôme) 6. Pourvu qu’elles agonisent sur l’imitation parquet
quand la dentelle tire entre les poils jusqu’à l’inconfort
tu pourrais dire merci lorsque j’inonde la pièce
puisqu’il ne sera presque rien dit de cet après-midi
je feins quelque torride pour moi-même
bien sale est ton absence. -
Alors que je tapais le carnet de celle qui reste à l’ordinateur, et qu’entre deux sourires ou excitations, cela me semblait fastidieux et bien plus long que cela ne l’était effectivement, deux choses me sont venues à l’esprit. La première, qu’il me faudrait commencer dès à présent, c’est-à-dire alors que ce ne sont que des balbutiements et que je me souhaite que cela ne le reste pas, les pages manuscrites du deuxième carnet (qui vient ensuite mais n’est pas une suite). Dès à présent, puis au fur et à mesure, pour que cela ne me semble pas fastidieux. La deuxième était le sentiment qu’à faire cela – malgré le fait que cela me procurait plus de déplaisir que de plaisir – je me sentais à ma place, bien plus à ma place qu’à faire certaines autres choses auxquelles j’ai pourtant consacré incroyablement plus de temps ces dernières semaines.