
Carte postale chinée en ressourcerie quelques jours avant de faire le chemin inverse (Grenoble > Arles)
*carte-postale *ressourcerie *lieu-ressource *Arles
*Arles voir 2.

Carte postale chinée en ressourcerie quelques jours avant de faire le chemin inverse (Grenoble > Arles)
*carte-postale *ressourcerie *lieu-ressource *Arles
*Arles voir 2.

Quand et pourquoi est-ce qu’un jour, je me mets à remarquer les serpents de bitume sur mon chemin ? Comment est-ce que, soudain, je vois ce que je n’avais jamais vu avant ? – c’est probablement de cette question dont je ne me débarrasse pas lorsqu’après avoir vu pour la première fois, je ne cesse de m’émerveiller à chaque nouvelle vision du motif. Il me semble à présent que chaque fois que je prête attention à ces coulées noires aux formes aléatoires, je suis en train de me réjouir de n’avoir pas de réponse à cette question et ses voisines : à quoi ne prête-je pas attention pour l’instant ? Quelle est l’étendue, la nature, l’importance de ce que je vais bien finir par découvrir ? Les remarquer à nouveau, m’étonner encore, précisément pour ne pas oublier la question.
(Autres motifs : la valériane, les tables de ping-pong publiques, les forsythias, les pare-soleil argentés sur les pare-brise)

De la difficulté d’être là et seulement là. (De la beauté de.)
Ce poids que je promène
allant en ville acheter un magazine de mode
récupérer une ou deux réservations à la bibliothèque municipale
pensant au message que j’écrirai
rentrant chez moi en transports en commun après la projection d’un documentaire
Ce qui fait que je ne me déplace pas légère
dans cette vie ordinairement mienne
puis-je avouer que je le chéris autant que j’en souffre ?
(le refus d’oublier l’exigence de faire au mieux
l’écrasante responsabilité de qui s’émancipe
la joyeuse liberté de voir des possibles partout, tout le temps
d’imaginer des émotions, sensations, superposées à celles que l’on ressent déjà en nombre
la puissance d’être aussi ailleurs, à un autre moment, en permanence
l’incapacité d’être seulement ici et nue
la fatigue, la culpabilité d’être impuissante à partager
le fardeau et la beauté.)

Et pour le mimosa, c’est chez Nina.

Motif de la vitre brisée qui se répète, du numérique (2018) à l’argentique (2022) et qui me renvoie très vite aux textes écrits pour Particulière 4 (disponible à la lecture sur cette page).
(Que pourrais-je écrire de plus qui expliquerait mon sentiment, une légère déception, le jour où je me suis rendue compte que la vitre de la porte d’entrée de mon immeuble avait été remplacée ?)


Ce qu’il adviendrait si, à chaque besoin de réconfort, d’inspiration ou d’excitation, nous choisissions de revenir à la même image dans un écrin, plutôt qu’à celles qui défilent sur l’écran.
La mienne représenterait, dans un étui argenté, un lieu de mes possibles, peu fréquenté et source des désirs renouvelés : un fauteuil de musée ou de petit cinéma, une rue calme peut-être piétonne, un banc public.

Au fond de nos poches, ce ne serait plus des sachets ou morceaux emballés de sucre que nous trouverions, mais de petits escaliers de secours.
Là et quand survivre n’est plus tant question de calories (où peut-être bien que si, mais à l’inverse) que de s’extraire (du divertissement, des dépendances, des conditionnements, des réactions immédiates), ces rectangles de papier pliés, par l’attention que nous leur consacrerions chaque fois que nécessaire, nous (re)conduiraient au temps long.
Tout en les formant, parcourant, de nos doigts, de notre imagination, nous serions concentrés à créer la possibilité d’une sortie.