Notes

  • (ARCHIVE) Du balcon, polaroïd

  • (Nous sommes ici) 106. Du balcon.

    Lorsque nous visitons le logement social où nous emménageons à notre arrivée à Grenoble, nous nous fichons bien que la cuisine ne soit pas équipée ni séparée du séjour, que les murs de la deuxième chambre soient recouverts de personnages de dessins animés que je passerai des heures à poncer : nous sommes saisis par l’espace et la lumière.

    Je peine probablement à trouver les mots pour exprimer mon enthousiasme, je suis folle de joie, me projette, me trouve extrêmement chanceuse ; il n’est pas impossible que je me sente aussi récompensée pour les efforts fournis pour rendre cette nouvelle vie possible.

    Plus tard nous découvrirons d’autres atouts non négligeables de l’appartement, comme la possibilité de créer des courants d’air pour supporter les fortes chaleurs estivales de la ville, ou la vue du balcon dont je ne me suis jamais lassée en neuf ans. D’ici, je pouvais voir une bonne part des trois massifs environnants et y ai appris – comme on apprend à aimer, spontanément – à observer le ciel, les changements de conditions météorologiques, les levers et couchers de soleil, les variations incessantes de lumière sur les montagnes.
    Souvent, je n’en croyais pas mes yeux et je devais photographier ce que je percevais pour faire taire l’impression de le rêver. Fréquemment nous exigions de l’autre qu’il vienne voir, pour partager l’expérience de la beauté.

    A présent qu’il dit penser forcément à moi quand le temps est à l’orage, je ne regrette pas d’avoir perdu la vue du balcon, je me réjouis d’avoir reçu la capacité de voir.

  • (ICI) Profaner

    MAMC St Etienne (juin 2025)
  • (Photo) Louis Stettner

    Central Park, New York, 1995

    Vue dans l’exposition « Le monde de Louis Stettner (1922-2016)  » à Arles.

  • (ARCHIVE) Particulière 4 : brut


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