Rajouté le texte entier sur la page Désir replié.
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C’est un ancien téléphone que l’on met en charge puis rallume, en vue de le prêter à un ami qui s’est fait voler le sien. Le déjeuner est bientôt prêt, il est prévu de fêter une date la veille, de sortir des bougies comme cela n’est jamais fait. Sans trop y prêter attention nous sommes en 2020, les cheveux roux ou les cheveux noirs, curiosité amusée puis un peu plus grave, on veut revoir le visage de l’amie qui alors est encore vivante, sa tête couronnée au dessus du journal d’appels et de ce que l’on y découvre trois ans plus tard : un appel manqué qui nous accuse, nous coupe le souffle, nous pulvérise et une douleur qui n’a plus rien de flou, d’indéfini. (L’intuition de la peine était bonne.)
Cet après-midi, impossible de faire autre chose que de remettre en ligne la page « Promener sa peine » (2021 – ), à étoffer bientôt.
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Test pour « désir replié »
Presque, bientôt. (Finaliser)
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(ARCHIVE 2019)
Pourvu qu’elles agonisent sur l’imitation parquet
quand la dentelle tire entre les poils jusqu’à l’inconfort
tu pourrais dire merci lorsque j’inonde la pièce
puisqu’il ne sera presque rien dit de cet après-midi
je feins quelque torride pour moi-même
bien sale est ton absence. -
Alors que je tapais le carnet de celle qui reste à l’ordinateur, et qu’entre deux sourires ou excitations, cela me semblait fastidieux et bien plus long que cela ne l’était effectivement, deux choses me sont venues à l’esprit. La première, qu’il me faudrait commencer dès à présent, c’est-à-dire alors que ce ne sont que des balbutiements et que je me souhaite que cela ne le reste pas, les pages manuscrites du deuxième carnet (qui vient ensuite mais n’est pas une suite). Dès à présent, puis au fur et à mesure, pour que cela ne me semble pas fastidieux. La deuxième était le sentiment qu’à faire cela – malgré le fait que cela me procurait plus de déplaisir que de plaisir – je me sentais à ma place, bien plus à ma place qu’à faire certaines autres choses auxquelles j’ai pourtant consacré incroyablement plus de temps ces dernières semaines.
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Itinéraires de celle qui reste (21/02/23)
Même au dernier endroit où j’y penserais, au pire endroit, pourrait se trouver une belle surprise. Un dimanche matin avant la course à pied, en descendant les poubelles dans l’immonde local à ordures, j’ai trouvé dans une benne une plante en pot, plus exactement une composition faite d’une ZZ et d’un pothos d’une variété que je ne possédais pas encore, au terreau détrempé. Après avoir consacré un certain temps à extraire les plantes du pot où elles allaient pourrir, en avoir démêlé les racines et les avoir rempotées dans plusieurs pots pour qu’elles se portent bien chez moi, pourrais-je encore entrer dans ce local dégueulasse qu’avec dégout ?
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Il m’a été offert des crayons à papier portugais à la délicate odeur de figuier. Jusqu’à présent je n’écrivais qu’à l’encre, mais je me suis tellement attachée à ce cadeau que j’en ai changé mes habitudes. L’an dernier j’ai reçu de jeunes figuiers pour mon balcon et de délicieux biscuits faits maison aux fruits secs ; j’avais beaucoup parlé de figuiers, sans que qui ce soit ne comprenne pourquoi. Mon hommage discret à Anna, c’était lui attribuer la cause d’une extension de mon monde, celle qui me fait remarquer cet arbre quand je le croise sur mon chemin et me donne du plaisir quand je goûte ses fruits sous toutes ses formes. Pour sentir l’odeur du crayon, il faut faire le même effort que pour une peau : fermer les yeux, se concentrer, y revenir. J’en ai offert à nouveau à qui j’imaginais capable de s’émerveiller avec moi de cette découverte, comme j’en aurais offert un à Anna. En me faisant changer de point de vue, en liant en mon esprit l’amie et les figues au plaisir plutôt qu’au désir replié, c’est un objet qui réconcilie, qui me déplace, un très beau cadeau.
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Pour cette année qui commence, me souhaiter de parvenir à me débarrasser de ce perpétuel sentiment d’être en retard (sur ce que je veux, dois faire, devenir) et d’être rappelée au présent.
Depuis plusieurs semaines j’ai arrêté la liste des (dix) images qui constituent la série « désir replié ». C’est une série en préfiguration depuis longtemps, que je nommais pour moi-même mes petites bonnardes. Elle est en effet destinée à se matérialiser en de très petits tirages, dont certains trouveront place dans un écrin, et d’autres dans une forme à laquelle je travaille encore.
Depuis que cette série existe pour moi, existe avec elle l’idée d’un texte, un texte à écrire, qu’il soit ou non partagé avec les images auxquelles je l’associe. Un texte pour décrire un sentiment, un texte d’accompagnement (au moins pour moi) dont la forme, la longueur, m’importait peu tant qu’il existait. La série est une histoire que je voulais me raconter, et il y a quelques jours, j’ai réalisé que le sentiment allait me devenir étranger, et qu’il fallait écrire, écrire n’importe quoi, avant de ne plus rien pouvoir écrire, reconnaitre de ce sentiment. Aujourd’hui c’est chose faite, et j’ai hâte de pouvoir consacrer du temps à ces tirages pour mieux quitter ces images.
(Note pour 2023 : arrêter de prendre des notes pour écrire plus tard, écrire tout de suite)
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ARCHIVES Itinéraires de celle qui reste
En retournant à Montpellier ce mois-ci, je me rappelle que les itinéraires ont commencé hier en juin, en 2017, lors de ma découverte de la ville.
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[ARCHIVE] itinéraires de celle qui reste