Notes

offrant une portion raisonnable et rendant la monnaie (pour « chambres à part »)

je me souviens
lors de nos premières années ensemble
avoir cherché à partager
avec d’autres
hommes et femmes
un enthousiasme
un désir
une curiosité
chez toi pas assez manifestes
à mon goût

un homme
qui n’avait que
cette ardeur pour me plaire
(presque)
à qui j’avais confié
un faible puéril pour la barbe à papa
un jour avait voulu
me faire forte impression
donnant au vendeur un bon billet
là où une ou deux pièces auraient suffi :
« la plus grosse possible
s’il vous plaît ! »


à l’époque
séduite et amusée
aujourd’hui
me voilà comme le vendeur d’hier :
offrant une portion raisonnable
et rendant la monnaie
aurais-je trouvé à tes côtés
une sorte de vérité
à distance des passions passées ?
ajusté ma gourmandise
à ton appétit
en partageant ta vie ?

la réponse
ne se chercherait pas
contre toi :
s’il m’a plu d’éconduire
ces débordements,
n’est-ce
comme on règle des comptes
avec soi-même ?

— pour Chambres à part