Notes

  • Programme de mars : VI. Des signes distinctifs. Je poursuis mes hommages, d’autant plus invisibles que j’accumule du retard dans la formalisation de leurs intentions et l’archivage de leurs traces. En cela (leur retard dans une chronologie que je suis seule à connaître) et par d’autres aspects, ils ont toute leur place dans ma vie (s’insèrent dans ses défauts les plus flagrants). Je sens que la joie qui revient, les désirs qui se déplient n’iront pas contre cette peine, que je les promènerai tous à la fois.

  • Chambres séparées

    Tirage test-accident pour la série « Chambres à part »

    Attendre des rencontres qu’elles soient aussi belles et puissantes (de bouleversement, d’enrichissement) que la nôtre, n’est-ce pas aussi vain que de chercher à reproduire des accidents ?

    Nous nous sommes connus des années avant de nous rencontrer. Dans son répertoire, je suis passée de « belle inconnue » à « ma belle ». Si nous nous sépariions, encore amoureux, amants, amis ou en désaccord, comment m’appellerait-il et m’appellerait-il encore ?

  • Et si je revenais à mon envie première en mettant en ligne ce site, et en le nommant ainsi ? Un atelier davantage qu’une vitrine. Du brouillon, la spontanéité et le caractère non définitif.

    Si tu savais, Anna, les jours que tu sauves.

    J’ai le plus grand mal à faire traverser les saisons à ce projet photographique, qui me tient pourtant tant à cœur, entamé cet été. « J’irai promener ma peine sous un ciel bleu », « une journée à ne pas y mettre fin », « les jours que tu sauves ». Je nomme, renomme mais reste incapable de formuler mes intentions sans ambiguïté. Et comme pour à peu près tout ce que je fais, dans tous les domaines de ma vie, il m’est impossible de continuer à faire si je ne peux dire pourquoi. (Il n’y a qu’au bord du suicide qu’on pourrait m’entendre dire « c’est la vie ».)
    Je sais que quelque chose de crucial se joue ici, à la libération de l’expression, de mon appartenance au monde. Un quelque chose qui ne tient pas tant du développement personnel que de la conviction politique, un quelque chose de grand qui passe par des tentatives ridicules. De la même façon que je me réjouis de retrouver la santé après des mois et des mois d’entraînements lamentables à la course à pied, il me plaît de travailler à faire disparaître des points de côté d’un autre ordre à partir ce projet hautement symbolique pour moi.

  • Test pour une des séries de tirages argentiques sur lesquelles je travaille en ce moment. (Petits comme mes désirs si longtemps repliés.) Je sens qu’il me faudrait écrire avant de passer une nouvelle après-midi dans le labo : je m’éparpille – me perds dans les images alors que les textes sensés les accompagner m’aideraient probablement à établir ma sélection de 10 clichés. Je les appelle mes petites bonnardes.

  • La séance de tirage de ce week-end a directement alimenté la série « chambre 209 » réactivée et renommée « chambres à part« . En mettant de l’ordre dans le portfolio qui nous permet de visualiser le travail en cours, de former nos paires, je me demande si quelque chose de la reconfiguration en cours de notre relation y transparaitra, ne serait-ce qu’à nos yeux. (Il me plairait que ce soit le cas.)