Revenir sur les images – les partagées, les oubliées – et faire le tri à nouveau, supprimer définitivement, recycler, remettre d’actualité. Prolonger son geste, se soucier de ses conséquences, de son poids.
Prendre soin de ce que l’on a aimé – est-ce que j’aime toujours ? – comme on entretient un vêtement, une paire de chaussures, un souvenir.
Face au déjà trop d’images, au sein même de ma production, cette double action :
- celle de revenir sur les images existantes : choisir à nouveau, entre celles qui m’avaient plu et celles qui avaient été délaissées. Remplacer, recycler, remettre d’actualité, plutôt que de produire de nouveaux clichés
- celle de supprimer, comme une hygiène, une compensation, une affirmation par la perte.
> Retrouver déjà vu dans les notes
Défaire, faire moins.
Créer dans le choix plus que dans l’accumulation. Le geste de soustraire.
Après trois années de pratique de la photographie argentique, impossible pour moi de revenir au numérique comme si de rien était, comme si l’image pouvait peser aussi lourd sans que je n’étouffe. À ce moment-là il s’agirait constamment de se défaire, partout de prendre soin.