Des signes distinctifs, hommage discret de mars 2022

Pour l’hommage discret de mars, je me souviens de ce mot sur sa peau et envisage de trouver/créer des liens entre les signes distinctifs d’Anna et les miens.

(Je le considère « non rendu ».)

Je pense aux tatouages, aux grains de beauté, ces marques sur des peaux que nous ne nous sommes que montrées. Je pense aussi aux intimités qui ne coïncident pas, à celles pour qui il serait plus évident d’énumérer tes singularités physiques : celles et ceux qui les reconnaitraient, te connaissaient-ils ? Plus je cherche à me souvenir, parmi ce que j’ai vu, lu, entendu de toi ces quinze dernières années, moins je suis sûre de quoi que ce soit. Cette constellation dans ton dos, était-elle de naissance, d’encre, ou mélange des deux ? Portais-tu Mars, la guerre, en place de ma joie ?
Une nuit aurait probablement suffi pour retenir ces géographies, mais à celles qui les ont sues, apparais-tu encore au hasard d’une salle de musée, dans les traits d’une pâle blonde au regard désespéré ?


En cherchant des indices sur des photos que tu ne m’aurais jamais montrées, j’aperçois un grain de beauté qu’un peu de pudeur suffirait à dissimuler et l’associe aussitôt à l’un des miens. Je crée ce montage, sans en être satisfaite : celles et ceux qui les connaissent, nous connaissent-ils mieux que nous nous connaissions ?

Dans : Promener sa peine sous un ciel bleu