De n’importe où (2020)

Numérisations de pellicules couleurs et de texte tapuscrit à la machine.

Ces photographies ont été réalisées à l’été 2020, entre les deux confinements. Cet été-là, j’ai pris l’habitude de réaliser des promenades quasi quotidiennes à vélo, en empruntant le même itinéraire, non loin de chez moi. La pandémie et le premier confinement m’ont beaucoup affectée, je me sens encore très à distance des autres et cherche consolation dans des plaisirs simples et solitaires.

Les photographies traduisent mon état d’esprit à ce moment-là, cherchant à être surprise par la beauté et l’inattendu dans la répétition du même. Mon attention se porte sur les variations du paysage, le beau me semble surgir de partout, les personnes sont appréhendées avec distance (de loin, de dos, tronquées).

Je délaisse la technique et mes appareils photos habituels et utilise un « point and shoot » où je n’ai prise que sur le cadrage. Mon but alors n’est pas de réaliser de beaux clichés en m’y attardant, mais de garder preuves de mon expérience, de la disponibilité de mon regard à cette période.

De n’importe où on peut s’élancer vers le ciel.
Sénèque, Lettres à Lucilius (lettre XXXI)

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