[ARCHIVE] Le parc de la Tête d’or à Lyon
S’y promener, y manger une pâtisserie achetée sur le chemin, avant de rejoindre le Musée d’art contemporain tout proche.
#lieu-ressource
[ARCHIVE] Le parc de la Tête d’or à Lyon
S’y promener, y manger une pâtisserie achetée sur le chemin, avant de rejoindre le Musée d’art contemporain tout proche.
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Octobre rose, octobre gris : regarder le corps autrement à présent.
[ARCHIVE] extraite de la galerie Chambre à part (2020-2023)
[ARCHIVE] extraite de la galerie 3
Souvenir de ma première Biennale de Lyon, envie pour les vacances d’octobre…
« Il faut dire que la prestation de ce courtisan courtisé était venue confirmer une intuition, une sorte de devise ou de mot d’ordre qu’elle se répétait : être et demeurer tout-terrain, continuer de pouvoir se déplacer à de nombreux endroits, un peu partout, dans des milieux différents et nouveaux.
Cela faisait désormais partie du projet. Dès lors, dans ce dessein polyvalent, il fallait pouvoir élargir le cercle et garder assez de souplesse pour continuer à passer tour à tour d’un préau de collège en secteur dit prioritaire à une réunion dans une bibliothèque d’archives, d’un plateau de théâtre à une salle des fêtes rurale, d’une maison de retraite à un auditorium tout neuf, d’un festival avec son tapis rouge à une projection sur un drap suspendu au fond d’un garage par des étudiants.
C’était presque un réflexe de survie,
peut-être dû au fait que ses parents eux-
mêmes étaient restés si accolés à leur environnement social qu’ils n’en étaient jamais sortis, n’avaient pas su s’affranchir de leurs préjugés et s’étaient peu à peu rigidifiés pour finir par reprendre des jugements derniers sans plus faire marcher leur esprit et encore moins leur sensibilité alors qu’on le savait, ils en avaient eu une. Le père s’était mis à donner de ces formules toutes faites libres de droit parce que c’était sans doute assez commode et ne demandait pas d’effort intellectuel supplémentaire car des efforts il en faisait déjà beaucoup et c’était bien assez rappelait-il en rentrant éreinté le soir.
Il existait des phrases qu’il suffisait de
répéter en ayant l’impression de les avoir pensées et de les prononcer en exclusivité, d’approuver leur contenu avec une expression sévère et affectée par la gravité de tout ce qui se passe, surtout en ce moment. Une fois qu’on les avait émises, c’était littéralement plié et il n’était plus I’heure de faire machine arrière, de penser autrement, de réviser ses opinions au cas où on serait amené à regarder tout cela d’un peu plus près ou d’un nouveau palier. Voir d’un autre angle était plus fatigant et impliquait de s’embêter un peu, de se pencher dangereusement, de douter, de ne plus savoir. Cela signifiait vaciller, ne pas pouvoir répondre à ses propres questions, se remettre en cause et accepter de ne pas trancher aussitôt avec fermeté, pour ou contre une fois pour toutes, (…) »
Quand je parcours pour la première fois, sans lui, le musée des beaux arts de cette ville que nous avons découverte ensemble, je ne peux m’empêcher de m’arrêter devant ce qui l’aurait interpellé. Cette couleur que mes yeux fuient d’ordinaire, je m’y arrête assez longtemps, je l’affronte jusqu’à ne plus voir, comme lui, que les formes et le travail de simplification de l’ensemble. Si les références me manquent, je pressens l’attrait qu’il aurait sur qui s’intéresse aussi au graphisme, à la mise en page, et le tout – dont je ne sais pas grand chose – dans lequel il pourrait s’insérer pour un(e) autre que moi.
Parfois il me semble qu’il faudrait être capable d’aimer tout le monde pour tout remarquer de ce qui se présente à nous, et pour imaginer sans limite.
Visionné dans l’exposition « Alfred Latour, regard sur la forme » au Musée Réattu dans le cadre des Rencontres de la photo d’Arles
Dans un lieu d’exposition, une librairie, une ressourcerie, les rues d’une ville, en regardant tout autant avec notre regard que celui des personnes aimées, nous ne nous promènerions plus jamais seuls.
Accompagné(e)s de la pensée de nos amitiés et de nos désirs, tout serait remarquable au delà de nos centres d’intérêt, de nos goûts propres, de nos ressentis. Ainsi nous vivrions des moments de solitude qui n’auraient pas la pesanteur d’un moi conforté, mais l’ouverture des mondes superposés.
En séjournant, cet été, deux semaines dans le village où habite (une partie de) ma famille, je retrouve le bruit, très présent, des avions militaires. Je me fais la remarque que n’y ayant passé que peu de temps adulte, j’avais complètement occulté de ma mémoire cet élément du décor, où j’ai pourtant passé tous mes étés enfant. Il faut dire qu’à l’époque je vivais moi-même dans un village pourvu d’une base de l’armée de l’air et que ces vols rythmaient mon quotidien. Je me souviens qu’en terminale, ayant déménagé en ville, je pus constater l’effet de surprise que produisait sur mes nouveaux camarades ce son familier : à la première occurrence, ma nouvelle meilleure amie s’était abritée sous le bureau que nous partagions, et moi qui avais toujours été jusque là une élève discrète, j’avais éclaté de rires. Ici semblait commencer ma vie d’adulte, à seize ans et demie, hors du bruit de l’autorité.
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