• Brouillon du 6 mars 2022*

    Programme de mars : VI. Des signes distinctifs. Je poursuis mes hommages, d’autant plus invisibles que j’accumule du retard dans la formalisation de leurs intentions et l’archivage de leurs traces. En cela (leur retard dans une chronologie que je suis seule à connaître) et par d’autres aspects, ils ont toute leur place dans ma vie (s’insèrent dans ses défauts les plus flagrants). Je sens que la joie qui revient, les désirs qui se déplient n’iront pas contre cette peine, que je les promènerai tous à la fois.

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  • Chambres séparées

    Tirage test-accident pour la série « Chambres à part »

    Attendre des rencontres qu’elles soient aussi belles et puissantes (de bouleversement, d’enrichissement) que la nôtre, n’est-ce pas aussi vain que de chercher à reproduire des accidents ?

    Nous nous sommes connus des années avant de nous rencontrer. Dans son répertoire, je suis passée de « belle inconnue » à « ma belle ». Si nous nous sépariions, encore amoureux, amants, amis ou en désaccord, comment m’appellerait-il et m’appellerait-il encore ?

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  • La manucure*

    Il m’était presque sorti de la tête que je portais depuis bientôt une semaine une teinte étrangère. Mardi je me caressais avec tes mains, rendais tangible un souvenir pour mieux l’embrasser. Dimanche la manucure a perdu de sa photogénie et sur le point de la remplacer, je me demande si cette envie de fumer, ces derniers jours, m’appartenait ou si elle ne brûlait que tes doigts. Et ce simulacre de corps inerte qui de bon matin fit couler des larmes qu’une séduisante inconnue sécha : étaient-elles pour toi ou par toi ?

    Mis en ligne la page « Manucure » dans « Promener sa peine »

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  • 25/01/22

    Et si je revenais à mon envie première en mettant en ligne ce site, et en le nommant ainsi ? Un atelier davantage qu’une vitrine. Du brouillon, la spontanéité et le caractère non définitif.

    Si tu savais, Anna, les jours que tu sauves.

    J’ai le plus grand mal à faire traverser les saisons à ce projet photographique, qui me tient pourtant tant à cœur, entamé cet été. « J’irai promener ma peine sous un ciel bleu », « une journée à ne pas y mettre fin », « les jours que tu sauves ». Je nomme, renomme mais reste incapable de formuler mes intentions sans ambiguïté. Et comme pour à peu près tout ce que je fais, dans tous les domaines de ma vie, il m’est impossible de continuer à faire si je ne peux dire pourquoi. (Il n’y a qu’au bord du suicide qu’on pourrait m’entendre dire « c’est la vie ».)
    Je sais que quelque chose de crucial se joue ici, à la libération de l’expression, de mon appartenance au monde. Un quelque chose qui ne tient pas tant du développement personnel que de la conviction politique, un quelque chose de grand qui passe par des tentatives ridicules. De la même façon que je me réjouis de retrouver la santé après des mois et des mois d’entraînements lamentables à la course à pied, il me plaît de travailler à faire disparaître des points de côté d’un autre ordre à partir ce projet hautement symbolique pour moi.

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  • 22.01.22*

    Test pour une des séries de tirages argentiques sur lesquelles je travaille en ce moment. (Petits comme mes désirs si longtemps repliés.) Je sens qu’il me faudrait écrire avant de passer une nouvelle après-midi dans le labo : je m’éparpille – me perds dans les images alors que les textes sensés les accompagner m’aideraient probablement à établir ma sélection de 10 clichés. Je les appelle mes petites bonnardes.

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