Catégorie : liens

  • (Ici) La jeune artiste – Valérie Mréjen

    « Il faut dire que la prestation de ce courtisan courtisé était venue confirmer une intuition, une sorte de devise ou de mot d’ordre qu’elle se répétait : être et demeurer tout-terrain, continuer de pouvoir se déplacer à de nombreux endroits, un peu partout, dans des milieux différents et nouveaux.

    Cela faisait désormais partie du projet. Dès lors, dans ce dessein polyvalent, il fallait pouvoir élargir le cercle et garder assez de souplesse pour continuer à passer tour à tour d’un préau de collège en secteur dit prioritaire à une réunion dans une bibliothèque d’archives, d’un plateau de théâtre à une salle des fêtes rurale, d’une maison de retraite à un auditorium tout neuf, d’un festival avec son tapis rouge à une projection sur un drap suspendu au fond d’un garage par des étudiants.
    C’était presque un réflexe de survie,
    peut-être dû au fait que ses parents eux-
    mêmes étaient restés si accolés à leur environnement social qu’ils n’en étaient jamais sortis, n’avaient pas su s’affranchir de leurs préjugés et s’étaient peu à peu rigidifiés pour finir par reprendre des jugements derniers sans plus faire marcher leur esprit et encore moins leur sensibilité alors qu’on le savait, ils en avaient eu une. Le père s’était mis à donner de ces formules toutes faites libres de droit parce que c’était sans doute assez commode et ne demandait pas d’effort intellectuel supplémentaire car des efforts il en faisait déjà beaucoup et c’était bien assez rappelait-il en rentrant éreinté le soir.
    Il existait des phrases qu’il suffisait de
    répéter en ayant l’impression de les avoir pensées et de les prononcer en exclusivité, d’approuver leur contenu avec une expression sévère et affectée par la gravité de tout ce qui se passe, surtout en ce moment. Une fois qu’on les avait émises, c’était littéralement plié et il n’était plus I’heure de faire machine arrière, de penser autrement, de réviser ses opinions au cas où on serait amené à regarder tout cela d’un peu plus près ou d’un nouveau palier. Voir d’un autre angle était plus fatigant et impliquait de s’embêter un peu, de se pencher dangereusement, de douter, de ne plus savoir. Cela signifiait vaciller, ne pas pouvoir répondre à ses propres questions, se remettre en cause et accepter de ne pas trancher aussitôt avec fermeté, pour ou contre une fois pour toutes, (…) »

    Valérie Mréjen, La jeune artiste, P.O.L (2023)

  • (Ici) 48bis. Exercice – les yeux de l’autre

    Alfred Latour, les Saintes-Maries-de-la-mer (1957)

    Quand je parcours pour la première fois, sans lui, le musée des beaux arts de cette ville que nous avons découverte ensemble, je ne peux m’empêcher de m’arrêter devant ce qui l’aurait interpellé. Cette couleur que mes yeux fuient d’ordinaire, je m’y arrête assez longtemps, je l’affronte jusqu’à ne plus voir, comme lui, que les formes et le travail de simplification de l’ensemble. Si les références me manquent, je pressens l’attrait qu’il aurait sur qui s’intéresse aussi au graphisme, à la mise en page, et le tout  – dont je ne sais pas grand chose – dans lequel il pourrait s’insérer pour un(e) autre que moi.

    Parfois il me semble qu’il faudrait être capable d’aimer tout le monde pour tout remarquer de ce qui se présente à nous, et pour imaginer sans limite.

    Documentaire de 16 minutes sur Alfred Latour

    Visionné dans l’exposition « Alfred Latour, regard sur la forme » au Musée Réattu dans le cadre des Rencontres de la photo d’Arles

  • (Vie du site) nouvelle page

  • (Ici) 45. Bibliographie,Claire Marin

  • (Ici) 28. Bibliographie, Annie Ernaux

    (Ici) > Bibliographie > Journal du dehors, Annie Ernaux, Gallimard (1993)


    « C’est donc au dehors, (…), qu’est déposée mon expérience passée »


    En feuilletant un ouvrage de photographies élaboré à partir du « Journal du dehors », je découvre des extraits de ce livre que j’irai chercher le lendemain en librairie. Alors que je me retiens de « faire des images », je découvre celles-ci, très à mon goût, d’Annie Ernaux.

  • (Lu) Lisières du corps, Mathieu Riboulet

    extrait de Lisières du corps de Mathieu Riboulet

    Aux éditions Verdier, 2015

  • (Vu) Napoli, Anders Petersen

    La très belle édition à deux cahiers, vue parmi la sélection du prix du livre d’auteur des Rencontres de la photographie 2024 à Arles.

  • (Lecture) extrait de « Quitter la famille »

    « Éloge du risque », Anne Dufourmantelle

  • (Lien) Arte, comment les applis piègent notre cerveau

    « Qu’est-ce qui se passe dans notre cerveau quand on se retient de prendre son smartphone ? » (à 40’30)

    Un documentaire d’un peu moins d’une heure sur les applis des smartphones, disponible sur arte.tv gratuitement jusqu’à fin 2024.

  • (Lien) chez Fabien Ribéry : La révolution de la douceur, par Anaïs Prouzet, peintre

    ©Anaïs Prouzet

    Y a-t-il plus grande révolution que celle de la douceur ?

    Anaïs Prouzet peint des étreintes, des embrassements, des baisers, qui sont aussi paradoxalement des craintes d’abandon.

    […]

    La révolution de la douceur, par Anaïs Prouzet, peintre