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(ARCHIVE) Du balcon, polaroïd
numérisation de polaroïd couleurs, offert à G. -
(nous sommes ici, 106) du balcon
numérisation de négatif couleur avec poussières, appareil point and shoot, 2020 Lorsque nous visitons le logement social où nous emménageons à notre arrivée à Grenoble, nous nous fichons bien que la cuisine ne soit pas équipée ni séparée du séjour, que les murs de la deuxième chambre soient recouverts de personnages de dessins animés que je passerai des heures à poncer : nous sommes saisis par l’espace et la lumière.
Je peine probablement à trouver les mots pour exprimer mon enthousiasme, je suis folle de joie, me projette, me trouve extrêmement chanceuse ; il n’est pas impossible que je me sente aussi récompensée pour les efforts fournis pour rendre cette nouvelle vie possible.
Plus tard nous découvrirons d’autres atouts non négligeables de l’appartement, comme la possibilité de créer des courants d’air pour supporter les fortes chaleurs estivales de la ville, ou la vue du balcon dont je ne me suis jamais lassée en neuf ans. D’ici, je pouvais voir une bonne part des trois massifs environnants et y ai appris – comme on apprend à aimer, spontanément – à observer le ciel, les changements de conditions météorologiques, les levers et couchers de soleil, les variations incessantes de lumière sur les montagnes.
Souvent, je n’en croyais pas mes yeux et je devais photographier ce que je percevais pour faire taire l’impression de le rêver. Fréquemment nous exigions de l’autre qu’il vienne voir, pour partager l’expérience de la beauté.A présent qu’il dit penser forcément à moi quand le temps est à l’orage, je ne regrette pas d’avoir perdu la vue du balcon, je me réjouis d’avoir reçu la capacité de voir.
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(Ici) conditionnel
numérisation de tirage argentique, env. 14,5x21cm (mai 2025) Parmi les centaines de tableaux exposés, elle lui demanderait, en échange de la sienne, de retrouver ses deux paires de seins préférées.
>conditionnel
>lieu-ressource -
(Nous sommes ici) 1. Motif(s)
série de 7 polaroids Quand et pourquoi est-ce qu’un jour, je me mets à remarquer les serpents de bitume sur mon chemin ? Comment est-ce que, soudain, je vois ce que je n’avais jamais vu avant ? – c’est probablement de cette question dont je ne me débarrasse pas lorsqu’après avoir vu pour la première fois, je ne cesse de m’émerveiller à chaque nouvelle vision du motif. Il me semble à présent que chaque fois que je prête attention à ces coulées noires aux formes aléatoires, je suis en train de me réjouir de n’avoir pas de réponse à cette question et ses voisines : à quoi ne prête-je pas attention pour l’instant ? Quelle est l’étendue, la nature, l’importance de ce que je vais bien finir par découvrir ? Les remarquer à nouveau, m’étonner encore, précisément pour ne pas oublier la question.
(Autres motifs : la valériane, les tables de ping-pong publiques, les forsythias, les pare-soleil argentés sur les pare-brise)
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Éclats
tirage de lecture env. 13×18 (2022) Motif de la vitre brisée qui se répète, du numérique (2018) à l’argentique (2022) et qui me renvoie très vite aux textes écrits pour Particulière 4 (disponible à la lecture sur cette page).
(Que pourrais-je écrire de plus qui expliquerait mon sentiment, une légère déception, le jour où je me suis rendue compte que la vitre de la porte d’entrée de mon immeuble avait été remplacée ?)
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Le chemin des habitudes